Wagadu Chronicles

Wagadu Chronicles : MMORPG d’afro-fantasy

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L’idée de produire un « jeu-vidéo africain » n’a rien de nouveau. Au cours des dernières années, les projets du genre ont fait coulé beaucoup d’encre. Et à l’exception de titres comme Aurion : l’Héritage des Kori-Odan ou encore AfroWarriors : Battle for Power, il y a encore trop d’absents au bataillon. Ceci n’a toutefois pas empêché Twin Drums de se lancer dans l’aventure. Basé à berlin et fondé par Allan Cudicio, le studio s’est donné pour mission de créer Wagadu Chronicles (Chroniques de Wagadu), un MMO (jeu en ligne massivement multijoueur) et de lui insuffler une identité à 100% « afro-fantasy ».

Chroniques de Wagadu, un MMORPG à la sauce « afro-fantasy »

De prime abord, un tel projet évoque la question de la représentation. Les Wagadu Chronicles, comme de nombreux autres jeux-vidéo africains, se voient investis d’attentes très fortes. On s’attend presque à ce que les développeurs adoptent une approche militante et qu’ils fassent de leur création un outil de propagande. Pour Wagadu Chronicles par contre, le but est d’apporter de la représentation dans le cadre spécfique du genre fantastique.

Pour rappel, l’identité africaine est virtuellement absente du genre fantastique. La culture, les spécificités, les mythes, les pouvoirs et diverses autres caractéristiques qu’on retrouve tantôt dans des films, livres ou jeux-vidéo, laissent grandement à désirer. Ce ne sont généralement que des reflets de la perception occidentale de cette richesse culturelle. Avec Wagadu Chronicles, Allan Cudicio et son équipe ont pour ambition de construire une identité d’afro-fantasy en partant de zéro.

Wagadu Chronicles : une interprétation authentique

Nous sommes donc bien loin des jeux où la couleur de peau noire est simplement un choix cosmétique sans influence quelconque sur le gameplay. Qu’il s’agisse donc des personnages, de l’univers, des objets, des armes, des interactions sociales, des quêtes et même des éléments complètement fantastiques qui y sont introduits, les joueurs pourront bénéficier d’une interprétation authentique du genre.

Ce ne sont donc pas des humains, des elfes, des nains ou des orcs qui constituent le répertoire initial des « races » qu’on peut choisir. Dans les Chroniques de Wagadu, ce sont plutôt des lignées différentes qui sont mises en avant. Ces 7 lignées empruntent à divers mythes et cultures du continent pour créer un ensemble cohérent et évocateur.

Les lignées de Wagadu Chronicles

  • Wagadu Chronicles - Asiman
  • Wagadu Chronicles - Asiman
  • Wagadu Chronicles - Daa'ima
  • Wagadu Chronicles - Daa'ima
  • Wagadu Chronicles - Emere
  • Wagadu Chronicles - Emere
  • Wagadu Chronicles - Ikaki
  • Wagadu Chronicles - Ikaki
  • Wagadu Chronicles - IronMaster
  • Wagadu Chronicles : MMORPG d'afro-fantasy 1
  • Wagadu Chronicles - LionBlood
  • Wagadu Chronicles - LionBlood
  • Wagadu Chronicles - Swala
  • Wagadu Chronicles - Swala

En marge de ces lignées, on retrouve également les classes ou « rôles ». Ces rôles ne sont pas si dissociés de certaines classes qu’on peut avoir déjà croisées ailleurs. Le fonctionnement et les noms changent toutefois :

  • Guerriers Spirituels (Barbares)
  • Griots (Bardes)
  • Prêtres
  • Féticheurs (Druides)
  • Guerriers
  • Lutteurs Ancestraux (Moines)
  • Gardien de Temples (Paladins)
  • Chasseurs
  • Sorciers / Shamans
  • Magiciens

Les traductions françaises des rôles ci-dessus sont approximatives. Vous pouvez consulter les rôles en anglais et leurs descriptions sur la page dédiée du site officiel de Chroniques de Wagadu (en anglais).

Le monde de Wagadu Chronicles

En plus de ces lignées, Wagadu Chronicles dispose d’un univers riche en couleurs et de paysages impressionnants. Il est largement inspiré du continent avec ses savannes, ses mille lacs, ses forêts, ses vallées luxuriantes et ses déserts. Le but est clairement de pouvoir placer Wagadu n’importe où sur la carte de l’Afrique.

Wagadu est composé d’île archipélagiques qui ont des climats très distincts. Le jeu se déroulera en cycles pendant lesquels les avatars pourront récupérer leur mémoire et tenter de progresser. Entre les cycles par contre, ils sont absents de Wagadu et le monde semble se métamorphoser à chaque nouvelle itération.

Encore une fois, l’équipe de développement a mené des recherches approfondies pour créer son univers. Des biologistes ont même été mis à contribution pour restituer des environnements naturels crédibles. Des éléments crédibles qui ne nuisent toutefois pas à la dimension fantastique. Au contraire, ancrer l’imaginaire mythique de Chroniques de Wagadu à une réalité bien connue ne sert qu’à renforcer l’immersion.

Sur le plan fantastique, Wagadu Chronicles emprunte également à des mythes, contes et légendes. Vous y retrouverez un monde de cauchemars, des terres hostiles et les nombreux monstres qui les peuplent. De serpents-éléphants à des démons affamés de chair humaine ; d’esprits malveillants à des créateurs qui dépassent l’entendement…

Remettre le « Jeu de rôle » au cœur de l’expérience

Lancer le premier MMO inspiré de mythes africains c’est déjà une mission impressionnante. Twin Drums va toutefois plus loin en cherchant à ramener le genre MMORPG à son expression la plus « socialement interactive ». En effet, les termes « RPG » ou « jeux de rôles » renvoient chez la plupart des joueurs à des titres comme Final Fantasy, Chrono Trigger, Dragon Age, et ainsi de suite. Bien que ces titres permettent aux joueurs de rentrer dans la peau des personnages, l’aspect narratif est souvent en retrait par rapport aux combats, au « grind » et la progression rapide du joueur. Avec les Chroniques de Wagadu, c’est une toute autre dynamique que les développeurs privilégient.

Thème musical principal de Chroniques de Wagadu

L’histoire de Wagadu Chronicles

En tant que joueur, vous incarnez un ancien habitant des Mondes Supérieurs. Subitement, vous êtes déchus et vous atterrissez à Wagadu, comme tous les autres joueurs. Un monde intermédiaire dans lequel vous n’avez plus aucun souvenir de votre ancienne vie et de vos compétences. Le but : survivre et prospérer dans cet univers plus ou moins hostile et inconnu.

Contrairement à d’autres jeux qui mettraient en scène un mal absolu ou des antagonistes, cet MMORPG africain a pour ambition de laisser la pleine liberté aux joueurs. Dans un environnement de type « sandbox », vous pourrez choisir de faire ce qui vous intéresse. Vous pouvez devenir chasseur, apprendre un métier et le maîtriser à la perfection, devenir nomade ou poser vos racines. Il n’y a virtuellement aucune limite à ce que vous pouvez faire, tant que vous restez dans le rôle que vous choisissez.

Par ailleurs, Wagadu Chronicles promet également des éléments de type « themepark », afin que les joueurs puissent être récompenser et évoluer sans nécessairement recourir aux affrontements. Le but n’est vraiment pas de devenir le guerrier le plus puissant ou d’avoir le clan le plus fort.

La finalité dans Wagadu Chronicles

Bien que les joueurs soient libres d’opérer comme bon leur semble, il est tout de même indispensable d’introduire une mission globale. C’est une sorte de but pour l’atteinte duquel les joueurs d’un même village ou d’une même communauté peuvent coopérer. Il s’agit de la compétition des Totems.

Dans Wagadu Chronicles, les Totems permettent d’obtenir des bénédictions, des bonus et des avantages pour les joueurs et le village. En leur faisant des offrandes, les joueurs peuvent d’ailleurs renforcer les Totems et leurs bénédictions. Il est même possible de créer de nouvelles communautés en faisant des offrandes à des Totems dans la savanne. Les offrandes peuvent être de l’argent, des sacrifices, la naissance de 30 veaux, et ainsi de suite.

Des villages peuvent avoir plusieurs Totems, même si les conserver peut relever du miracle. En effet, certains Totems peuvent avoir des demandes contradictoires. Et avec 33 divinités dans le panthéon de Wagadu, il y a fort à parier que la tâche est presque impossible.

L’enjeu de représentation dans Chroniques de Wagadu…

Forcément, la question de savoir à qui s’adresse un jeu-vidéo africain, massivement multijoueur dans lequel on ne peut jouer qu’avec des personnages noirs se pose. L’audience cible est-elle constituée des joueurs africains, des africains de la diaspora, des afro-américains et des nombreuses autres personnes qui sont d’ascendance africaine ? Ou alors, tout ce beau monde ?

Peu importe l’audience principale ; les faits sont indéniables. Avoir plus de représentation africaine dans un jeu-vidéo sera bénéfique pour tous les joueurs. Peu importe qu’ils aient grandis en Afrique, qu’ils y soient encore ou qu’ils n’y aient jamais mis les pieds encore. Pouvoir évoquer des mages puissants et avoir un référentiel hors que celui des elfes et des magiciens de Tolkien est déjà une victoire en soi. Pour le moment, les réactions sur la page Twitter et le soutien qu’a reçu le projet sur Kickstarter montrent bien l’engouement autour de Wagadu Chronicles.

Par ailleurs, le jeu sera également une grande chance pour tous ceux qui s’intéresent aux jeux de rôles. Une chance de faire les premiers pas, ou de trouver un MMO qui met enfin l’accent sur cet aspect de l’expérience, plutôt que sur la dimension compétitive. Ce n’est pas dire qu’il n’y a absolument pas de combats dans Wagadu Chronicles. C’est plutôt que les combats sont loins d’être au cœur du processus de progression.

Développer Chroniques de Wagadu : un nouveau type de défis

De toute évidence, produire un tel jeu présente sont lot de défis. Déjà, pendant la conception du jeu, Allan Cudicio évoquait la difficulté à trouver certains éléments sur les marketplaces dédiées. Tout doit être conçu, designé, développé, peaufiné et parachevé par l’équipe. Il n’y a pas vraiment d’assets 3D pour les savanes africaines, des zèbres mythiques, des babouins magiques ou des éléphants-esprits…

C’est un type de challenge que les studios de développement ne croisent généralement plus. Etant donné qu’ils peuvent dépendre de contenus créés pour d’autres projets ancrés dans des univers similaires. Pour Wagadu Chronicles par contre, il n’y a jamais eu rien de tel avant. Pas de cette envergure en tout cas.

L’autre grande question qui vient à l’esprit est celle de la place qu’on fait à d’autres joueurs. Si Wagadu Chronicles s’adresse à des joueurs noirs ou afro-descendants, peut-on espérer que d’autres joueurs y trouvent leur compte ? D’après les développeurs : oui.

Ils estiment que toute personne désireuse de découvrir, de célébrer ou de vivre dans la peau des personnages de cet univers d’afro-fantasy sont les bienvenus. Chroniques de Wagadu introduit d’ailleurs un système d’interaction principalement basé sur les textes pour que l’immersion soit aussi robuste que possible. Moins de chances qu’il y ait des éléments extérieurs qui viennent casser l’illusion.

Une chose est certaine : découvrir l’interprétation de l’afro-fantasy par Twin Drums sera certainement un plus pour tous les joueurs où qu’ils se trouvent.

Quelle suite pour Wagadu Chronicles ?

Un tel jeu a-t-il pour ambition de compter des millions de joueurs ? Peut-être pas pour l’instant. Il faudrait que l’accueil dont il bénéficie au moment de sa sortie soit vraiment phénoménal. Toujours est-il que pour l’instant, les faits sont encourageants.

Twin Drums a lancé une campagne sur Kickstarter pour financer Wagadu Chronicles. Cette campagne vise à lever 120.000$ (environ 100.000€). Et bien qu’elle soit déjà financée à hauteur de 90.000€ en seulement 2 jours, il faut préciser que cette somme est modeste pour un tel projet. La bonne nouvelle, c’est que contrairement à d’autres campagnes Kickstarter de jeux-vidéo africains qui ont eu un parcours similaire, ce dernier est appuyé par Riot Games.

Wagadu Chronicles - Financement Riot Games + Kickstarter
Financement Riot Games + Kickstarter pour Chroniques de Wagadu

Avec l’appui d’un tel studio pour le financement, l’équipe de Twin Drums pourra profiter d’une expertise plus grande pour mettre au point les infrastructures nécessaires à un MMO d’une telle envergure. On peut également s’attendre à ce que le projet puisse bénéficier d’un financement additionnel pour faire face à des imprévus et obstacles divers pendant le développement. Notons toutefois qu’il n’y a pas encore de date de beta ouverte ou de lancement à l’heure actuelle. On sait cependant que le jeu sera disponible sur PC et Mac à sa sortie.

N’empêche, cette campagne permet aussi de prouver qu’il y a un énorme engouement pour un tel projet. Déjà, sur les serveurs Discord de Wagadu Chronicles, les fans du projet, les contributeurs du projet et les curieux se succèdent. Des artistes et designers partagent d’ailleurs déjà des personnages qu’ils ont imaginés ou qu’ils comptent adapter pour Wagadu Chronicles. On ose espérer que les graphistes et dessinateurs béninois y feront également un tour.

En apprendre plus sur Wagadu Chronicles

Pour en savoir plus sur Wagadu Chronicles, vous pouvez consulter les informations détaillés sur la page Kickstarter du projet. Vous y trouverez d’ailleurs un recueil encyclopédique des histoires et traditions de Wagadu. Téléchargez le recueil pour tout savoir de Wagadu dès maintenant. En attendant, vous pouvez en apprendre plus sur le projet via la présentation vidéo ci-dessous.

Vidéo de présentation de Chroniques de Wagadu par Twin Drums

Wagadu Chronicles : Site Officiel, Twitter, Discord


Twin Drums Logo

A propos de Twin Drums

Lancé en 2019 par Allan Cudicio, Twin Drums est un studio de développement qui a pour ambition de faire un place centrale à l’identité noire et toutes formes de diversité au cœur de son processus créatif. En d’autres termes, le studio mise tout sur une vision des jeux-vidéo qui ne soit pas européano-centrée. Wagadu Chronicles (Chroniques de Wagadu) est son premier gros projet et le fer de lance de sa stratégie d’Afro-fantasy.

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